DES ORIGINES A NOS JOURS, UNE MODESTE HISTOIRE DES CESARD

 

 

Nous allons ici vous conter la modeste histoire généalogique des CESARD.

Toutefois ce récit va tout d’abord étrangement débuter par un autre patronyme : ACEZAT, notre patronyme originel...

 

 

Etymologiquement, deux hypothèses existent pour expliquer ce patronyme :

- « Acezat pourrait représenter le participe passé du verbe occitan assèser (= asseoir), désignant ainsi la situation de la maison » (M-T Morlet, Dictionnaire étymologique des noms de famille) [cette interprétation apparaît douteuse]

- En catalan ancien, l'adjectif "assesat" signifie "sensé, raisonnable, respectable". Ceci serait une explication plausible pour le nom de famille.

 

Sous cette forme, le nom est porté dans les Pyrénées-Orientales, surtout en Conflent (Codalet, Marquixanes, Ria, Taurinya), on le rencontre aussi en Catalogne. Mais on trouve la graphie Assézat en Haute-Loire. On connaît une famille Assézat, originaire d'Espalion (Aveyron), venue s'installer à Toulouse vers 1530 et ayant fait fortune dans le commerce du pastel (cf. l'hôtel d'Assézat à Toulouse)

 

 

 

Au plus loin où nous a amené notre quête généalogique, au plus profond de nos racines se trouve une commune catalane des Pyrénées Orientales (66) nommée Catllar, commune qui à ce jour de nos recherches semble être le berceau de notre patronyme.

                    

 

 

Dans cette commune, voit le jour à une date inconnue, de parents non connus Joseph ACEZAT (génération 1).

Brassier, il épouse une prénommée Francisca et aura six enfants (au minimum) :

- Catherina née à une date inconnue.
- Miquel né à une date inconnue.
- Francisco (ACESAT) né à une date inconnue.
- Maria Salvador née à une date inconnue.
- Rosa née à une date inconnue.
- Galderich né à une date inconnue.

Joseph ACEZAT décédera entre 1683 et septembre 1691, date du mariage de son fils Galderich.
 

Génération 2

 

Galderich ACEZAT voit le jour à une date inconnue à Catllar (F66500). Il est le fils légitime de Joseph ACEZAT, Brassier et de Francisca ??.

Il épouse le jeudi 6 septembre 1691 à Prades (F66500) [Acte de mariage - AD66  - 3E11/216 - (Copie)] Maria Angéla ARJALES, d'Eus Comes, fille légitime de Pera ARJALES et de Margarida VERNIS.
 

Ce couple aura quatre enfants :
- Maria née avant 1711.
- Catherine née à une date inconnue.
- Pierre né à une date inconnue.
- Joseph né à une date inconnue.

Galderich ACEZAT décédera avant janvier 1716, date du mariage de son fils Joseph.
 

Génération 3

 

Joseph ACEZAT voit le jour à une date inconnue à Catllar (F66500), fils légitime de Galderich ACEZAT et de Maria Angéla ARJALES.

Il épouse le dimanche 12 janvier 1716 à Catllar (F66500) [Acte de mariage - AD66 - 5 T 4/99 - (Copie)] Marie VIDAL, de Catllar, la fille légitime d'Andreu VIDAL et de Françoise ??. Ce couple aura au moins un enfant, André né à une date inconnue.
 
Joseph ACEZAT décédera après 1762.
 

Génération 4

 

André ACEZAT voit le jour à une date inconnue à Catllar (F66500), fils légitime de Joseph ACEZAT et de Marie VIDAL.
 

Laboureur, il épouse en première noce le mardi 11 janvier 1752 à Prades (F66500) Thérèse BERTRAN, la fille légitime de parents non connus. Il n'y a pas d'enfants connus pour ce couple.
 
En seconde noce, il épouse le jeudi 4 février 1762 à Catllar (F66500) [Acte de mariage - AD66 - 5T4/98 - (Numérisation)] Marie RIBIERA, la fille légitime de François RIBIERA et de Cathaline ??.
 

De cette union vont naître deux enfants :
- Maria Nuria née en 1774 à Prades.
- Joseph Jacques André né le samedi 22 avril 1775 à Ria Sirach.
 
Génération 5

 

Joseph Jacques André CEZAT - CESARD voit le jour le samedi 22 avril 1775 à Ria Sirach (F66500) [Acte de naissance - AD66 -  (Numérisation)], fils légitime d'André ACEZAT, Laboureur et de Marie RIBIERA, âgée de 41 ans.

 

 Ria

 

C'est lors de sa déclaration de naissance "en l'absence de son père, en présence des parrains et marraines qui n'étaient pas en mesure de connaître ces circonstances" (sur l'orthographe du patronyme) qu'on assiste à la modification du patronyme originel ACEZAT en CEZAT puis par la suite à la naissance de notre patronyme actuel CESARD.

Signature de Joseph Jacques André CESARD (1807 à gauche - 1822 à droite)

 

Le patronyme CESARD sera ainsi confirmé par jugement du Tribunal d'Oloron Sainte Marie en date du 2 mars 1886 dont voici une transcription :

 

Jugement du Tribunal d’Oloron Sainte Marie en date du 2 mars 1886,

 

Le procureur de la république soussigne,

Vu la demande de Monsieur CESARD, Sous Brigadier des douanes en retraite demeurant à Laruns, qui demande la rectification de l’acte de décès de son père qui est désigné dans le dit acte ACEZAT Joseph Jacques André tandis que le véritable nom serait CESARD.

 

Vu les certificats et attestations d’indigence, 

Attendu que son acte de mariage en date du 25 mai 1806, le père de l’impétrant est appelé tantôt CESARD tantôt CESAT et que sa signature opposé à l’acte porte CEZAT,

 

Attendu que l’acte de naissance du 23 avril 1775, il est enregistré comme né CEZAT,

 

Attendu que dans l’acte de naissance de son fils en date du 24 avril 1822 il est appelé Joseph CEZART et signé CESARD,

 

Qu’en présence de ces dissemblances de noms et de même signature il paraît raisonnable d’appuyer sur l’acte le plus ancien,

 

Attendu toutefois que l’acte de naissance de 1775 n’a été passé en présence du père mais en présence des parrains et marraines qui n’étaient probablement pas en mesure de fournir des renseignements sur l'orthographe du nom patronymique,

 

Qu'il est conscient d’ajouter foi aux énonciations de l’acte de mariage qui porte la signature du dit CEZAT ainsi nommé, bien que ce dernier acte le désigne une fois sous le nom de CESARD.

 

Requièrt qu’il plaise au Tribunal sur le rapport de Monsieur Le Juge à cet effet commis, rectifié 1er acte de naissance du 24 avril 1822 en ce sens que le suppliant y sera dit né de Joseph CEZAT, l’acte de décès du 23 octobre 1834, retenu par l’officier de l’état civil en ce sens que le décédé est appelé Joseph Jacques André CEZAT et non ACEZAT.

 

Ordonne que le jugement sera transcrit sur l’année courante des communes de Bedous et Issor,

 

Que mention des dîtes rectifications sera faite en marge des actes reformés tant sur le double qui existe aux Mairies de Bedous et Issor que sur le double déposé au greffe et ne pourra désormais être délivré sans contenir les dîtes rectifications,

 

Qu’enfin le jugement à intervenir sera écrit et expédié sur papier libre et enregistré gratis le tout en fin des mariages indigents.                                      

                                                                                                                    Le Parquet d’Oloron

                                                                                                                         Le 2 mars 1886

                                                                                                                           LAFARGUE,

                                                                                                            Procureur de la république

 

 

Culotier, Joseph Jacques André CESARD satisfait au recrutement des Douanes et est nommé le 1er frimaire An 13 (22 novembre 1804) comme Préposé à la brigade du Boucau avant d'être muté sur Bedous [Dossier des douanes  1A67N°108].

 

Son père et sa mère décèdent avant son mariage le dimanche 25 mai 1806 à Bedous (F64490) [Acte de mariage - AD64 - (Copie)] avec Suzanne FORT SOUBEU, de Bedous, Couturière (puis par la suite Ménagère), la fille légitime de Jean FORT, Journalier, et de Magdeleine SOUBEU.

 

Ce couple aura huit enfants, tous nés à Bedous (à l'exception de Jean Pierre) :
- Joseph (CEZAT) né le 28 avril 1807 à 1H du matin. Joseph a de 32 ans.

- Dominique (CEZAT) né le 7 février 1809 à 1H du matin.
- Jean Pierre (CEZAT) né à Urdos le 21 septembre 1812

- Anne Marie (CEZAT SOUBEU) née le 11 juin 1814 à 8H du matin. Joseph est âgé de 39 ans.
- Cécile (CEZAT FORT SOUBEU) née le 10 avril 1816 à 18H.
- François Paul (CESAT) né le 11 mars 1818.
- François (CEZAT) né en 1819.
- Arnaud CESARD né le 24 avril 1822 à 10H. Joseph est âgé de 47 ans.

 

Le couple perdra deux enfants en bas âge, Joseph, le 16 décembre 1809 à 2H (2 ans) et François, le 18 septembre 1821 (2 ans).
 

N.B. François Paul CESAT né le 11 mars 1818 à Bedous et décédé le 26 avril 1899 à Bayonne, sera également Préposé des Douanes pendant près de 30 ans service militaire compris. "De constitution un peu faible, visage ovale, cheveux châtains foncés, yeux bruns", il se mariera le 7 février 1848 à Cambo avec Jeanne Geneviève PENNE. De cette union vont naître plusieurs enfants qui constitueront la lignée CEZAT, CESAT que l'on retrouve aujourd'hui dans tout le Sud de la France.

Son frère Jean Pierre CEZAT né le 21 septembre 1812 à Urdos sera lui aussi Préposé des Douanes pendant plus de 33 ans du 1er mars 1832 au 1er février 1866 [Dossier 5P459], "mesurant 1 mètre 62, de complexion ordinaire, visage allongé, teint blanc, nez épaté, bouche grande, menton pointu, cheveux et yeux châtains".

Sous Lieutenant aux Douanes au 1er juillet 1810 à la brigade de Urdos, puis Lieutenant au 1er septembre 1810 à Lescun, il sera dégradé le 1er mai 1816, à la demande de la Direction Générale des Douanes de Bayonne suite à un délit d'opinion politique. Sa dernière nomination connue avant sa mise en retraite se fera à la brigade d'Issor le 1er avril 1822.

 

Génération 6

 

Arnaud CESARD voit le jour le mercredi 24 avril 1822 à 10H à Bedous (F64490) [Acte de naissance - AD64 - (Copie)].

  

 

Bedous


Il est le fils légitime de Joseph Jacques André CESARD, Préposé aux Douanes Impériales, âgé de 47 ans et de Suzanne FORT SOUBEU, Couturière (puis par la suite Ménagère), âgée de 37 ans.

Ses frères et soeurs vivants sont Dominique (né en 1809), Anne Marie (née en 1814), Cécile (née en 1816), François Paul (né en 1818).

 
Son père Joseph meurt le 23 octobre 1834, à l’âge de 59 ans, à Issor (F64570) à 9H du matin Maison Laborde [Acte de décès - AD64 - Acte numérisé]. Arnaud est alors âgé de 12 ans.

Dans une supplique de Suzanne FORT SOUBEU adressée au Directeur des Douanes de Bayonne, le 23 juillet 1840, nous apprendrons que la famille CESARD se trouve "dans un état voisin de la misère, Suzanne FORT Veuve de l'ex brigadier des douanes CESARD, n'ayant pour toute ressource que le faible traitement provenant de la réversibilité de la retraite de feu son mari". Nous apprendrons également que deux de ses fils sont douaniers mais que l'un d'entre eux, "celui qui offrait le plus de consolation et de secours à cette mère infortunée, a été enlevé par le contingent". Aussi, "privée des moyens de donner à son troisième fils un état et bien qu'objet de toute sa sollicitude celui-ci se trouve sur le pavé", Suzanne FORT SOUBEU sollicite la bienveillance de l'administration des douanes afin qu'Arnaud CESARD, "18 ans révolu" puisse être nommé en demi solde. Le Directeur des Douanes y accèdera en l'intégrant le 1er octobre 1840 à Ustaritz puis Lescun.

 

Arnaud CESARD mesure 4 pieds 10 pouces. De bonne constitution, son visage est ovale, de teint clair, avec une cicatrice sur son front découvert. Ses cheveux sont foncés et ses yeux sont châtains. Il sait lire et écrire.[Dossier des Douanes N°2030 1A64]

 

Il obtient une solde complète à compter du 1er juin 1842 et sera nommé le 1er octobre 1848 Sous brigadier à à la brigade de Bedous.

 

Le jeudi 2 août 1849 à 10H à Bedous (F64490) [Acte de mariage - AD64 - (Copie)] il épouse Magdeleine CASA(E)BONNE, Ménagère, fille légitime de Jean Pierre CASABONNE, Cultivateur, et de Genevieve Françoise BORDACHAR LAGRAVE, Ménagère, née le 8 juin 1824 à Esquiule.

Signature d'Arnaud CESARD (1857)

Ce couple aura cinq enfants :
- Marie Magdeleine née le 6 mai 1850 à 7H à Bedous. Arnaud est âgé de 28 ans.
- Jean Baptiste né le 26 septembre 1851 à 20H à Bedous.
- Grégoire né le 24 décembre 1853 à 4H à Bedous.
- Marc Joseph né le 11 mars 1857 à 7H à Montory. Arnaud est âgé de 34 ans.
- Jean Pierre né le 16 avril 1869 à Laruns (décédé le 15 novembre 1870 à 17h à Laruns). Arnaud est âgé de 46 ans.

Dans le dossier des Douanes d'Arnaud CESARD, nous apprenons que sa fille Marie Magdeleine est sourde et muette. "Ne pouvant recevoir à Urdos aucune espèce d'instruction", le Directeur des Douanes accède à la demande de mutation sur Bedous "du Sous brigadier CESARD" d'autant plus que "celui-ci, père de cinq enfants encore en bas âge n'a que sa solde pour subvenir à leurs besoins et ceux de sa mère âgée de 78 ans".

 

Domiciliée à Urdos, sa mère, Suzanne, décédera après 1861.

Arnaud CESARD sera admis à la retraite après 34 ans 5 mois 7 jours de service le 1er octobre 1876. Son dernier poste se trouvait à la brigade de Laruns.
 

Génération 7

Marc Joseph CESARD voit le jour le mercredi 11 mars 1857 à 7H à Montory (F64470) [Acte de naissance - 6/1857 - Mairie de Montory - (Copie)].

                                   

 

 

Montory


Il est le fils légitime d'Arnaud CESARD, Sous Brigadier Douanier, âgé de 34 ans et de Magdeleine CASA(E)BONNE, Ménagère, âgée de 32 ans.

 

Ses frères et soeurs vivants sont Marie Magdeleine (née en 1850), Jean Baptiste (né en 1851), Grégoire (né en 1853).
 
Engagé volontaire pour 5 ans,  Marc Joseph est incorporé en décembre 1875 au 18ième régiment d'infanterie de ligne à Pau. Il y restera jusqu'en septembre 1880, date de sa mise en congés en tant que Sergent Fourrier et date du décès de sa mère Magdeleine le 10 septembre 1880 à 13H à Laruns. Marc Joseph CESARD est âgé de 23 ans, son père Arnaud, 58 ans.

 

La lecture de son livret militaire montre un jeune homme "au caractère vif et trempé" ayant fait l'objet d'un certain nombre de punitions. Ce caractère vif et trempé suivra Marc Joseph tout au long de son existence. La légende familiale raconte que Marc Joseph avait pour surnom "Le Parrain" et qu'il était "le roi de la savatte". Il aurait été apprenti boulanger à Paris pendant les évènements de la Commune et aurait connu Louise MICHELE après avoir été arrêté par les troupes de TIERS. "Il aurait alors eu le salut car ses doigts ne sentaient pas la poudre".

Marc Joseph CESARD est engagé le 1er mai 1881 comme Préposé des douanes à la Brigade d'Arette. De constitution forte, de belle présentation, il mesure 1m62. Son visage est ovale. Ses cheveux sont châtains foncés tout comme ses yeux. Il sait lire et écrire.

                             

Signature de Marc Joseph CESARD (1882)

 

Son père Arnaud décédera après 1882, année de son mariage.

En effet, l'année 1882 est marquée par le mariage de Marc, le jeudi 4 mai 1882 à 9H à Laruns (F64440) [Acte de mariage - AD64 - 3/1882 - (Copie)] à Monique dite Véronique CALOU, née le 16 août 1856 à Laruns, Ménagère, fille légitime de Thomas CALOU, Propriétaire Cabaretier Cultivateur et de Catherine LOUSTAUNAU, Ménagère. La famille CALOU vit du commerce de l'épicerie et des buissons aux Eaux-Chaudes. La dot constituée par la famille CALOU se compose alors d'une somme de 1 500 francs et d'un trousseau estimé à 1 000 francs.

                                                            

 

 Laruns

 

De cette union vont naître sept enfants :
- Arnaud Timoté né le 24 mars 1883 à Sainte Engrâce. Marc est âgé de 26 ans.
- Thomas Louis né le 2 janvier 1885 à Bayonne.
- Jean Baptiste né le 27 décembre 1886 à Lecumberry.
- Clément Joseph né le 5 janvier 1889 à Uhart Cize. Marc est âgé de 31 ans.
- Eugénie Justine Marguerite née le 8 août 1890 à Saint Jean Pied de Port.
- Eugène Félicien né le 9 juin 1894 à Saint Jean Pied de Port.
- Jean François né le 16 octobre 1896 à Saint Jean Pied de Port. Marc est âgé de 39 ans.

 

En août 1886, Marc Joseph CESARD frôle la révocation des douanes suite à une série de lettres anonymes qu'il adressa à l'administration des douanes. Dans son dossier des douanes, nous avons retrouvé les traces de ses lettres anonymes ainsi que les différents interrogatoires qu'il a subi. Marc Joseph CESARD s'était rendu coupable "en accusant froidement et calomnieusement, sous le voile de l'anonymat, ses camarades qu'il voulait perdre parce qu'ils lui portaient ombrage pour l'obtention du grade de Sous brigadier". Ainsi, il dénonça "les Sous Officiers de Bayonne comme ne faisant pas leurs justices, le secrétaire de l'Inspecteur comme ne remplissant pas ses obligations à la Brigade et le Capitaine comme retenant irrégulièrement ses agents pour les employer alors qu'ils sont de repos". [Dossier des Douanes N°5P478]

 

Lors d'un interrogatoire, le 11 août 1886, Marc Joseph contesta avoir écrit ces lettres. La Direction des Douanes eut recours à un expert en écritures qui confirma la conviction déjà faite que l'écriture des lettre étaient celles de Marc Joseph CESARD. Pourtant, celui-ci s'obstina en niant les faits et les conclusion de l'expert.

"Ce n'est que par considération pour sa famille que des circonstances atténuantes furent prises". L'administration se borna à le déplacer avec descente de classe.

 

Etonnamment, la lecture des notes fournies sur sa conduite tout au long de sa carrière, nous montre que celui-ci était reconnu "bon préposé, dévoué, bon sous tous les rapports, de bonne conduite, de belle tenue, instruit".

Alors quelle mouche a bien pu le piquer ? Les légendes familiales racontent qu'il n'aurait pas accepté des trafics dans sa brigade... Nous ne le saurons jamais.

 

Il est sûr par contre que Marc Joseph CESARD rencontrera par la suite d'importantes difficultés pour figurer au tableau d'avancement.

 

Secrétaire de la Capitainerie de Saint Jean Pied de Port à partir de 1889, ses différents capitaines insisteront sur "sa bonne instruction militaire, son dévouement s'acquittant de ses obligations à l'entière satisfaction de ses chefs et méritant avancement et nomination en tant que Sous brigadier ayant suffisamment expié ses fautes d'autrefois".

Il n'obtiendra jamais ce grade mais son avancement reprendra en 1891-1892 puis 1899.

 

Entre le 1er décembre 1903 et le 1er octobre 1906, Monique dite Véronique CALOU, épouse de Marc Joseph CESARD, travaille en tant que Visiteuse des Douanes à Saint Jean Pied de Port [Dossier des Douanes N°5P523] suite à plusieurs suppliques au Directeur des Douanes, le couple et ses 6 enfants ne subvenant qu'avec le seul traitement de Marc Joseph CESARD.

 

A compter du 1er octobre 1906, Marc Joseph CESARD ouvre ses droits à la retraite des douanes après 25 ans 5 mois de service en tant que Préposé et 5 ans de service militaire.

 

Pourtant en janvier 1910, "au regard de l'existence précaire de sa famille", Marc Joseph CESARD resollicite son administration afin d'obtenir un emploi de receveur buraliste vacant à Lescun. Une enquête de moralité démontre que celui-ci "a eu une conduite exemplaire" : "D'un naturel casanier, il s'occupe chez lui de travaux manuels peu rémunérateurs mais qui absorbent la majeure partie de son temps. Il ne sort qu'avec les siens et on ne le voit jamais au cabaret". La Direction des Douanes accède à sa requête et jusqu'au 1er juillet 1921, Marc Joseph tiendra plusieurs postes de Receveur auxiliaire.

 

Génération 8

Mon arrière grand père, Jean François CESARD voit le jour le vendredi 16 octobre 1896 à 6H à Saint Jean Pied de Port (F64220) [Acte de naissance - Mairie de St Jean Pied de Port - 80/1886 - (Copie)].

Blason           

 

Saint Jean Pied De Port

 
Il est le fils légitime de Marc Joseph CESARD, Préposé des douanes, âgé de 39 ans et de Monique dite Véronique CALOU dite Véronique, Ménagère, âgée de 40 ans.

 

Ses frères et soeurs vivants sont Thomas Louis (né en 1885), Clément Joseph (né en 1889), Eugénie Justine Marguerite (née en 1890), Eugène Félicien (né en 1894).
 
Jean François CESARD sera Artisan Chaudronnier sur cuivre. Appelé de la classe 1916 (matricule 1187 Bayonne ouest), il est signalé châtain au visage allongé et aux yeux bleus. Seconde classe au 86ème Régiment d'Artillerie Lourde, il sera blessé en mars 1917, à la côte 204, à 2-3 kilomètres de Chateau Thierry (Aisne) durant la première guerre mondiale (14-18) par un éclat de torpille. 

 


Un samedi d'août 1920 à 10H30 à Saint André de Seignanx (F40390) [Acte de mariage - Mairie de Bayonne + Livret de famille - 08/1920 - (Copie] il épouse Gracy Mathilde PINSOLLE, Couturière, née  le 1 mars 1898 à Saint André de Seignanx, fille légitime de François PINSOLLE, Gemmier, et de Marie (Louise) DUCLOS, Domestique.                                                                                                                                                                

             

 

De cette union vont naître mon grand père Louis Joseph né en juillet 1922 à Saint André de Seignanx et ensuite Jacques François le 18 mai 1925 à Bayonne.

                                             

                                                                   Signature de Jean François CESARD (1922)
 

Génération 9

Mon grand père, Louis Joseph CESARD voit le jour au mois de juillet 1922 à Saint André de Seignanx, Maison Paloumet (F40390) [Acte de naissance - Mairie de St André de Seignanx - 11/1922 - (Copie)] , fils légitime de Jean François CESARD, Chaudronnier sur cuivre, âgé de 25 ans et de Gracy Mathilde PINSOLLE, Couturière (puis Sans Profession), âgée de 24 ans.                    

                     Saint André de Seignanx                                                          Maison Paloumet                                             
 

Marc Joseph, le grand père de Louis Joseph et Jacques François CESARD décède le 24 juillet 1937 à 7H, à l’âge de 80 ans, à Bayonne, 11 rue Pontrique [Acte de décès - Mairie de Bayonne - 380/1937 - (Copie)] et leur grand mère décédera 7 ans plus tard, le 29 novembre 1944 à 6H, 20 boulevard Jean d'Amou en son domicile.

         

          11 rue Pontrique                   20 boulevard Jean d'Amou

 

Mon grand père et son frère en 1938

 

Après l'obtention de son Certificat d'Etudes Primaires Elémentaires (mention bien) le 11 juillet 1934 Louis Joseph CESARD débute le Certificat d'Aptitude Professionnelle de Forgeron Serrurier au sein de l'atelier de son père. Il l'obtient le 18 juin 1938 (mention assez bien) et reçoit en suivant le Brevet d'Enseignement Industriel (le 9 juillet 1938).

 

Apprenti Chaudronnier fer et cuivre en 1939, au sein de l'atelier de son père, rue du Général Bourbaki, il reçoit la médaille d'or à l'exposition départementale du travail de Bayonne le 30 mars 1939.

 

Son père est rappelé à l'activité en septembre 1939. Mon grand père prend alors le relais en tant qu'aide familial au sein de l'atelier avant de s'engager volontaire dans l'armée d'armistice (1942).

 

Début 1943, il reçoit tout comme son frère "la feuille STO". Ils décident de rejoindre La France Libre en passant via un réseau en Espagne.

 

Arrêtés à Ianoha le 11 mars 1943, transférés à Dancharia puis au siège de la Gestapo à Cambo, ils seront emprisonnés à "la Villa Chagrin" à Bayonne puis à la Caserne Boudet (Bordeaux), "dans une assez vaste pièce, au troisième étage du bâtiment. La nourriture est infecte, l'hygiène inexistante. Ils dorment à même le plancher manquant d'air, défendu d'ouvrir les fenêtres donnant sur la rue pourtant protégées par des barreaux de fer". Rassemblés le 20 avril 1943, ils sont envoyés à Compiègne , dans des wagons de voyageurs de troisième classe, lieu de rassemblement de tous les prisonniers en partance pour l'Allemagne.

 

Villa Chagrin (Bayonne)                                                           Caserne Boudet (Bordeaux)

 

Le camp de Compiègne-Royallieu

Le camp de Compiègne- Royallieu. ( Coll. Annales historiques compiègnoises)

 

Ils restent à Compiègne près de 15 jours. Le matin du 8 mai 1943, alignés parmi un millier d'autres prisonniers, ils reçoivent "une boule de pain et un petit colis de la Croix-Rouge contenant du sucre et des biscuits" avant de partir encadrés vers la gare. "Nous chantons la Marseillaise, le Drapeau rouge, la Jeune garde et même l'Internationale sans que nos gardes ne bronchent" avant d'être projetés "à coups de crosse" dans des wagons à bestiaux "par quatre-vingts, serrés les uns contre les autres, manquant d'air, avec au milieu du wagon un bidon de 50 litres sans couvercle prévu pour satisfaire les besoins naturels, privés de leur chaussure pour éviter toute tentative d'évasion".

 

Mon grand père me dira "nous avons été punis pour avoir chanté dès notre arrivée à Sachso par trois mois de privation de correspondance".

 

"Crevant de faim, ne tenant plus sur leurs jambes", ils arrivent en Allemagne après 5, 6 jours de voyage, en tant que Déportés Politiques. Ils seront "sortis à coup de trique du train", "alignés en rang de cinq et par groupe de cent sur la place immense éclairée par des projecteurs" du Camp de Sachsenhausen , "Sachso" pour tous les déportés, près de la ville d'Oranienbourg, à trente kilomètres au Nord-Ouest de Berlin. Ils resteront dans ce camp de concentration près de 3 ans.

 

Mon grand père se voit attribuer le numéro de matricule 66637, son frère le 66638; "numéro à retenir rapidement sous peine de graves punitions". Il est ensuite obligé d'abandonner ses vêtements, montre, etc...

Désinfecté, tondu, il reçoit après un paquet de vêtements ("une chemise, un caleçon, une veste, un pantalon et un bonnet rayés, deux morceaux de toile faisant office de chaussettes, deux galoches à semelles de bois"). Afin de matérialiser son immatriculation officielle, il reçoit aussi deux bandes de tissu blanc sur lesquels au pochoir, il doit peindre un F (Français), un triangle rouge (détenu politique) et son numéro. "Une bande sera cousue en haut à gauche de la veste, l'autre sur le pantalon de la jambe droite à hauteur de la cuisse"

                                                                                                                                           

Parqués dans un block de quarantaine, composé du réfectoire et de dortoirs ("les châlits de bois sont superposés par trois recouvert chacun d'une maigre paillasse et d'un oreiller garnis de fibres de bois"), ils y resteront quinze jours avant d'être transférés dans un commando de travail, dépendant du camp, situé à quinze kilomètres : le Kommando Heinkel.

 

Heinkel est le plus important commando extérieur de Sachsenhausen, cas typique de l'usine-camp de concentration où se fabrique le seul bombardier lourd de la Luftwaffe.

 

Le camp est entouré d'une double rangée de barbelés à haute tension. Chaque barrière est séparée par un chemin de ronde où circulent des S.S. armés, flanqués de bergers allemands. Tous les cinquante mètres se dresse un mirador où veille un S.S. avec sa mitraillette rotative. Dans l'enceinte du camp sept grands halls de fabrication répertoriés du n°2 au n°8 (mesurant cent vingt mètres de long, quatre-vingts mètres de large, vingt mètres de haut) alternent avec plusieurs dizaines de blocks. Le block où dort mon grand père est situé à la périphérie du camp, près de l'enceinte de fils barbelés électrifiés, dans un endroit isolé, entouré de pins. Cent détenus y logent, quatre-vingts français et vingt polonais. Le chef de block est un politique allemand interné pour son opposition idéologique au régime nazi. Ses commis sont des Polonais de droit commun (triangle vert), "n'aimant pas les Français, véritables dangers permanents pour nous avec les S.S.".

 

Par pudeur, respect, crainte de faire du mal, je n'ai jamais réellement interpellé mon grand père sur sa vie au camp, interceptant toutefois ça et là des tranches de vie, de mort... Ce qui suit est extrait d'un écrit de René VIGNAU, ami de galère de mon grand père; écrit que l'on peut trouver dans Mémoires de guerre, des béarnais sur tous les fronts 1939-1945 (Editions de la Maison du Patrimoine - Collection Arrêt sur image - Tome II - Pages 79 à 137 - 1995)

 

"Notre rythme de vie est réglé de façon minutieuse, implacable, immuable. La journée est soumise aux horaires, aux manies, aux rites imposés par les S.S. Le déporté est déshumanisé, il n'est plus qu'un numéro qui doit obéir sans se plaindre. il est maintenu en vie tant qu'il a la force de travailler. S'il devient inapte, improductif, non rentable, il est rejeté vers l'inévitable four crématoire".

"Debout à 4H30 du matin, hiver comme été, sous les hurlements du chef de block, petit, sec, handicapé par une voix fluette, aigrelette, stridente, secoué par des tics sporadiques", "politique allemand, il a été arrêté dès 1933 et fait partie des rares rescapés allemands opposés au régime nazi internés depuis cette période". "Obsédé par la mise au carré des paillasses, il vérifie tous les lits, s'énervant, gueulant, tapant et ce pendant en moyenne une demi-heure".

"La demi-heure qui suit est consacrée à la toilette sommaire. A côté du block, se trouve une baraque en bois servant de lavabo et de W.C. couverte mais ouverte sur les quatre côtés au froid et au vent". "Ensuite, nous rentrons au block pour boire un liquide brûlant et noirâtre, au goût étrange avant d'être alignés par rang de cinq pour se rendre à la place d'appel".

"Les sept à huit milles détenus du kommando sont rassemblés par block et par rangées de cinq. Un ordre bref nous impose le silence absolu et le garde-à-vous. Un nouvel ordre "mützen ab" (bonnets retirés) nous intime de saluer le maître (officier S.S. commandant du camp, chef suprême, maître absolu après Dieu). Puis vient le décompte de tous les déportés, vivants et morts. Lorsque le commandant lève le bras, par rang de cinq, au pas militaire, nous rejoignons nos postes de travail à 6H30 du matin".

" Notre travail s'interrompt à 13H30 jusqu'à 14H. Nous rejoignons notre block où l'on nous sert l'inévitable soupe aux rutabagas".

"De 14H à 19H, les heures sont plus longues, plus pénibles, la faim plus angoissante".

 

Le déporté du Kommando Heinkel travaille 12 heures par jour, 79 heures par semaine (y compris le dimanche jusqu'à 13H30) "dans le bruit et la poussière".

 

"A 19H, une sirène annonce l'arrêt du travail mais il nous reste encore une dernière épreuve très redoutée, l'appel du soir. Les décomptes y sont souvent beaucoup plus longs, les S.S. peaufinant leur sadisme. Les prolongations au garde-à-vous, nu-tête, varient suivant l'humeur du commandant : une heure, deux heures ou plus, sous les projecteurs, le vent, la pluie, la neige".

"C'est ensuite enfin l'instant de repos, de détente. Assis autour des tables, regroupés entre Français, nous attendons la maigre collation du soir : un morceau de pain (250g environ), de couleur grise, à la mie compacte, au goût de cendre, accompagné d'une rondelle de saucisson ou d'un bout de margarine".

"A 22H c'est l'ordre formel d'aller se coucher. Nous rejoignons alors avec soulagement nos maigres paillasses, exténués".

 

"La fatigue et la faim laminent, lentement, progressivement notre résistance physique et morale. Chacun cherche chez les autres, dans le groupe, le soutien indispensable pour lutter et tenir. Le déporté seul, livré à lui-même est un homme condamné. Le groupe devient une nécessité absolue".

 

René VIGNAU (n°65812) évoque dans son écrit "cette nécessité absolue d'intégrer un groupe". Son groupe est composé de cinq français, originaires de la même région, arrêtés pour la même raison à la frontière espagnole, du même block, du même hall (hall 2). Dans ce groupe se trouve mon grand père Louis Joseph CESARD et son frère Jacques François.

 

"Dès mon arrivé à Heinkel, j'ai l'opportunité de former un petit groupe. Raymond DURBAN (n°66248) est le "pilier" de notre équipe. Son âge (26 ans), son physique et son passé s'imposent à nous. Engagé volontaire à 18 ans, démobilisé en 1940, il a effectué une carrière militaire dans les colonies, en Afrique du Nord. Grand, costaud, son calme imperturbable nous rassure... Roger FEUGAS (n°65911), le Béarnais palois de 21 ans a un esprit vif toujours en éveil. Dur au mal, très courageux, il évacue sa souffrance physique et ses états d'âme en maniant à la perfection l'art de la dérision..."

 

"Les deux frères CESARD ont un physique et un caractère très différents. Jacques, à peine âgé de 18 ans est un optimiste viscéral, inconditionnel. Ses yeux noirs, rieurs reflètent l'insouciance, l'espoir et nous font chaud au coeur. Louis, son aîné de deux ans, le visage triste, analyse notre situation présente et future, dans ce camp, avec un froid réalisme, sans concession. Très sensible, très dévoué, il possède un coeur gros comme une montagne, un esprit de solidarité exemplaire dans ce monde de famine et de misère. Je l'ai vu donner une portion de son pain à un jeune Russe mourant ! Il était bien plus difficile, à l'époque, à Heinkel, de donner un bout de croûton, que d'offrir, aujourd'hui, sur un plateau, la plus belle fortune !"

 

"Le soir, au block, nous nous retrouvons tous les cinq, pour commenter l'actualité journalière du camp, les informations concernant aussi le déroulement et l'évolution des opérations militaires alliées. Mais aussi, dans nos conversations, nous nous évadons vers la France, vers notre passé, vers le paradis perdu, que nous espérons tous retrouver un jour".

 

Le 18 avril 1944, entre 14H40 et 14H45, un événement important vient perturber l'ordre établi : une attaque aérienne alliée, qui va durer 15 minutes environ, atteint sa cible militaire, la fabrique du bombardier Heinkel. Le bombardement désorganise et diminue la production. Les S.S. réduisent les effectifs et des détenus sont transportés vers des destinations inconnues mais toujours redoutées.

 

Début 1945, le groupe des cinq amis est disloqué sous la pression des événements. "Louis CESARD et Roger FEUGAS changent de block et de hall. Raymond DURBAN et Jacques CESARD sont happés par un convoi" dont seul Raymond DURBAN reviendra.

 

Porté disparu (acte de disparition 47708), Jacques François CESARD, frère de mon grand père, est déclaré décéder en Déportation à Oranienburg-Sachsenhausen (Allemagne) le 1er mars 1945, Mort pour la France.

 

Appartenance aux Forces Françaises de l'Intérieur - Soldat de 2nd classe - Basses Pyrénées Zone Nord du 1/1/1943 au 9/3/1943 -

Service militaire actif du 9/3/1943 au 15/5/1943 -

Déporté résistant n°1006 15 II 4

Mort pour la France
 

 

 

 

 

                    A titre posthume, Jacques François CESARD se verra décerner le 28 juillet 1955 par René COTY, Président de la République :

la médaille militaire, la croix de guerre avec palme et la médaille de la résistance (n°48507)

 

Dans la nuit du 20 au 21 avril 1945, tous les déportés sont rassemblés sur la place d'appel. C'est l'évacuation du camp pour "la marche de la mort".

 

"Chacun reçoit un pain entier de 1500g et un carré de margarine de 250g". Par groupes de 500 déportés, les S.S. poussent devant eux près de 35000 personnes en direction de la baltique. "Au bout de la route ce sera la liberté ou la mort".

Cette "marche de la mort" durera 12 jours, "à un rythme de marche soutenu (20 km/jour en moyenne), avec un seul arrêt d'une demi-heure au milieu de la journée. Les détenus les plus faibles, à l'arrière de cette longue file étirée et désagrégée, sont exécutés". Le 7ème jour les SS stoppent les convois dans le sinistre bois de Below, un grand bois de hêtres et de pins. Pendant 3 jours et 3 nuits, "encerclés par les SS, sans nourriture, la délivrance apparaît de plus en plus hypothétique". Le matin du 10ème jour la Croix Rouge Internationale est là pour assurer la distribution d'un colis pour 4 détenus. "Nous apprenons que nous sommes près de la ligne de jonction entre les armées soviétiques et alliées, à un peu plus de 2-3 jours de marche". Le 11ème jour "nous reprenons notre marche vers le nord, les SS qui nous escortent semblent moins nombreux, plus discrets". Au matin du 12ème "nos cerbères se sont éclipsés, sans bruit, sans gloire. La proximité de l'ennemi a dispersé ces lâches assassins en uniforme". La marche de la mort prend alors fin le 2 mai 1945 quand des chars de l'armée américaine couperont la route au convoi près de Schwerin, recueillant ainsi 18000 survivants.

 

Mon grand père reviendra de ces deux années de captivité "détruit" ne pesant plus que 33 kg.

 

Il se verra décerner le 17 avril 1985 par François MITTERRAND, Président de la république,

la médaille militaire ainsi que la croix de guerre avec palme (certification d'inscription 85302446 - n°2446MU85)

puis se fait le 7 septembre 1991, toujours par François MITTERRAND,

Chevalier de la Légion d'Honneur (n°1453MU91).

     

 

Ces titres honorifiques ne lui feront pour autant jamais oublier les horreurs vécues.

 

Il épousera en octobre 1948 à Bayonne (F64100) [Acte de mariage - Mairie de Bayonne - 236/1948 - (Copie)] Georgette ETCHEVERRY, Sans profession, fille légitime de Jean Baptiste ETCHEVERRY et de Suzanne GRACIET.

  


De cette union vont naître à Bayonne en 1949, Jacques Louis, mon père et Dominique Suzanne, ma tante, née en 1954.
 

Mon arrière grand père, Jean François CESARD, est décédé le mercredi 28 décembre 1966 à 9H, à l'âge de 70 ans, à Bayonne (F64100) quartier Saint Etienne, Lotissement Lanot, Villa Tyro Enia [Mairie de Bayonne - Acte de décès - 710/1966 - (Copie)]. Mon grand père qui travaille toujours avec lui est alors âgé de 44 ans.

 

Entre septembre 1968 et mars 1969, mon grand père va suivre une spécialisation de Fraisage à Bayonne et obtenir le Certificat de Formation Professionnelle mention bien (n°64/157). Il travaillera jusqu'à sa retraite en juillet 1982 pour le groupe Marcel Dassault Breguet Aviation à Anglet.

 


Sa mère Gracy Mathilde reçoit le 14 avril 1969 la médaille d'argent du Mérite National Français (n°7878) pour dévouement et services rendus aux oeuvres humanitaires ainsi que la croix de chevalier le 10 novembre 1974, étant très engagée dans le mouvement des déportés résistants des Pyrénées Atlantiques.

  

 

Elle meurt le 19 octobre 1992 à 5H45. Louis est âgé de 70 ans.

Louis Joseph CESARD est décédé le mardi 22 novembre 2005 à 17h30, à l'âge de 83 ans, à Bayonne (F64100), Villa Tyro Enia 16 rue Blanche Hennebutte. [Mairie de Bayonne - Acte de décès - 1280/2005 - (Copie)].
 
... Nous tairons les Générations 10, 11, 12,... confrontés à la Loi des 100 ans !!!

"Les dalton"